samedi 3 décembre 2022

De la Néva au Rhône, mais...

 Mais je n'ai pas dit mon dernier mot, même si évidemment cette année a été particulièrement difficile depuis mars d'abord, puis depuis fin juin.

30 novembre 2021, l'embâcle sur la Neva
Je n'aurais même pas vu la débâcle, mais je l'ai vécue!

- En Mars à cause du retour précipité, évidemment . Mais comme les cours ont continué à distance, je n'ai pas eu le temps de déprimer, ni de me reposer.
- Fin juin, à cause de la fin des cours. certes, le repos était bienvenu, puisqu'entre début septembre et fin juin, j'ai eu en tout et pour tout 10 jours de vacances du 1° au 10 janvier. La réinscription faite à Toulouse ( et je vais y revenir), a été faite sur les chapeaux de roue, et ensuite, je n'ai plus eu qu'à me reposer jusqu'à mi septembre.
Et ça n'a pas été suffisant, car la fatigue et la déception accumulées me sont tombées dessus d'un seul coup, malgré de nécessaires et dépaysantes vacances en Autriche et Slovaquie.
Et là mi novembre, gros coup de blues quand j'ai vu que ça faisait un an pile que j'avais réussi à partir, après des mois de stress et d'attendre, sans me douter alors du bordel monstre que ça allait être.

ETUDES:
Depuis mi-septembre, je nage en plein n'importe quoi. Parce que l'université n'a rien trouvé de mieux, contrairement à ce qui était prévu, que de me valider ma première année de M1 en entier , alors que je n'ai pas fait le mémoire. Ce qui me met dans l'embarras puisque en M2, certaines matières dépendent de ce mémoire inexistant. comment je peux décrire et développer quelque chose qui n'est pas fait? Donc je suis obligée de faire ma dernière année en 2 ans, histoire de préparer un mémoire factice, non noté, à développer ensuite.
Mais aussi un autre problème aussi administratif: les 4 premières années d'université sont faisables à distance, mais pas la 5° et dernière. Il faut se débrouiller en privé avec les profs, certains ne jouent pas le jeu, donc c'est la quadradure du cercle pour savoir ne serait-ce que le contenu des cours et remuer ciel et terre pour trouver des choses qui y sont liées.
J'ai même une option qui a commencé le 18 novembre pour laquelle je n'ai AUCUNE information, j'ai écrit plusieurs fois au responsable, je n'ai RIEN: pas de réponse, pas d'accusé de lecture, pas d'autre contact, pas d'accès au cours sur l'intranet, rien. Je ne pourrais pas passer cette option qui n'a, en plus, rien à voir avec mon cursus - parce qu'il faut choisir une option parmi 10, et aucune n'a quoi que ce soit à voir avec mon cursus: épistémologie de l'archéologie, le monde viking, la représentation des grands espaces dans le western, le cinéma d'Abbas Kiarostami... Je vais donc devoir en tenter une autre l'an prochain, dont je sais qu'il s'agit d'un dossier à rendre sur un sujet que je choisirai et donc faisable sans aller au cours. Je n'ai évidemment pas été prévenue en amont!

Comprendre: même si je n'avais pas été obligée de faire ma dernière année sur 2 ans à cause d'un souci administratif, j'aurais été obligée de le faire en 2 ans quand même à cause d'une option qui n'a rien à voir avec mon cursus mais que je dois faire quand même pour valider 3 crédits.

Le plus idiot dans tout ça? Si j'avais le temps, je pourrais encore suivre, en payant de ma poche, les cours à Saint Pétersbourg, à distance depuis ma chambre, parce que c'est plus simple avec un autre pays qu'avec la fac où je suis inscrite. La France est, en matière d'études et de numérique, encore coincée dans les années 70.
J'aviserai ça pour l'an prochain, où il me restera moins de choses à faire puisque je devrais déjà avoir bouclé certaines matières pour l'université.

VIE SOCIALE:
Maintenant de l'autre côté: j'avais écrit que je cherchais à faire venir ici un ami pour les vacances, ce qui n'a évidemment pas pu se faire, avec la situation acutelle, impossible pour lui d'avoir un visa Schengen.
On espère tous deux que ce sera possible l'été prochain.
Le pauvre a en ce moment tellement de travail qu'il est désolé de ne pas pouvoir communiquer plus.
De fait il étudie à distance (donc sur l'ordinateur) il travaille aussi à temps plein sur ordinateur et pour 2: il est inapte au service, mais son collègue qui l'était est parti en vacances en Turquie et n'est jamais revenu. Donc ben... il est passé responsable de son service. Je me fais évidemment un sang d'encre pour lui si la politique décide de le sacrifier et de le mobiliser malgré tout.

Jusqu'à présent tout va bien malgré tout, aucun de mes amis russes n'a été mobilisé. Mais jusqu'à quand? Aucun de mes amis ukrainiens n'a eu de problèmes non plus, tous ceux que je connais sont depuis longtemps en France, en Belgique ou en Allemagne, et leurs familles aussi, ouf..

SITUATION ACTUELLE:
Ayant des amis russes et ukrainiens, je reste neutre. Je ne prends aucun parti.
Certains, qui.. ne connaisssent aucun des deux pays, aucune des deux langues ou aucun ressortissant de l'un ou l'autre se sont permis de me critiquer sur le fait que j'apprenne le russe et continue malgré tout.
a ces gens là je veux dire que Poutine ne représente pas la Russie, pas plus que Macron ne représente la France. Et non, tous ceux qui restent ne sont pas pour le gouvernement. Beaucoup n'ont pas les moyens financiers ou matériels de partir, et... pour aller où? Comment avoir un visa? Comment , si on arrive à partir, s'en sortir avec une carte bancaire qui ne fonctionne pas à l'étranger?
Tous mes amis sont prévenus que si eux ou un proche ont besoin de partir, qu'il mettent le cap chez moi, je ne les laisserai pas dans la mouise, bien sür. Mais pour ça, il faudrait déjà pouvoir venir en Europe.

C'est le souk, je souhaite plus que tout que ce non sens s'arrête pour tout le monde. Mais je ne renoncerai pas à un projet que je mûris depuis des années pour des raisons politiques.
a ceux qui ne veulent vraiment pas comprendre ( et j'en ai dans mes connaisances) je vous renvoie à cette intéressente vidéo où Pierre résume bien mon point de vue.


anecdote:
Tout comme lui, j'ai eu toute ma vie des remarques puisque j'ai appris l'allemand ( en 1988, autant dire que m'a grand mère m'a reproché d'apprendre la langue " des boches"), en 1990, j'ai réitéré en apprenant l'espagnol (qu'elle a de suite estampillée " la langue de Franco"). quand je lui ai demandé ce que j'aurais dû faire, elle a répondu que j'aurais dû apprendre l'italien. J'ai donc fait valoir que c'était selon ses critères la langue de Mussolini. Et la France, on en parle du pays de Napoléon? Et des colonies?

Echec et mat Mémé, mais sans rancune. J'ai donc appris ensuite la langue d'Ivan le terrible et un peu celle de Hiro Hito aussi. Je rajoute un peu le géorgien, donc Staline.
Aucun pays ne peut se targuer de ne pas avoir de sang sur les mains. ca n'excuse pas les guerres, soyons clairs, MAIS, juger globalement un pays et ses habitants parce qu'à un moment le gouvernement déraille à pleins tubes, ça n'a pas de sens.
Et moins encore d'entretenir des décennies durant la rancune vis à vis des descendants de ceux qui on mis le souk, ça n'a pas de sens. Me dire en 1988, soit 43 ans après la fin de la 2nde guerre mondiale que j'apprenais la langue de l'ennemi, ça n'avait pas de sens.
Censurer un pays entier, y compris la culture passée, ça n'a toujours pas de sens.

Donc pour moi, je réitère: le russe, et la culture russe me plaisent. Pour moi, c'est la langue de Pouchkine, Tolstoï , Gogol ( ukrainien russophone comme Boulgakov , hé oui!), mais aussi celle, véhiculaire, des sibériens, des caréliens, de mes potes (tatar, bachkir, azéri...). Et la censure culturelle envers le pays, via la censure des médias, est aussi la censure des minorités linguistiques. Les bouriates, les kalmouks, les vespes, les mari... tous ces gens sont citoyens de la fédération russe, et communiquent par le biais de médias russes.

Je n'apprendrai pas, du moins pas pour le moment, l'ukrainien " par solidarité" comme on me l'a "suggéré", simplement parce que je n'apprends jamais en même temps deux langues proches, surtout lorsqu'il y a un gros enjeu pour l'une d'elle. Un jour, pourquoi pas, mais ce n'est pas la priorité, j'entretiens les langues que je connais déjà. Ensuite, la priorité sera plutôt de réactiver celles que j'ai mises en attente. Et surtout pas pour une raison aussi absurde que "par solidarité " (dit souvent par des gens qui savaient à peine situer l'ukraine sur uen carte avant février dernier), ce qui revient à dire " toi, tu apprends une langue qu'on a dans le collimateur, redore ton blason".

Apprendre une langue ce n'est pas quelque chose qu'on décide sur un coup de tête, entre la poire et le fromage, vu le temps et l'engagement que ça demande, contrairement à ce que laissent croirent les vendeurs de boniment sur le net .

Quand j'ai repris mes études, j'ai vu des gens choisir le russe, le chinois ou l'arabe sur le seul critère que " les traducteurs gagnent plus d'argent qu'avec l'anglais ou l'espagnol". sauf que.. 3 mois plus tard, ceux qui n'avaient que cette vague motivation ont décidé d'apprendre des langues plus accessibles pour els francophones ou les néerlandophones: anglais, allemand, néerlandais, italien et espagnol.
Décider d'apprendre une langue, quelle qu'en soit la raison, c'est toujours bien MAIS s'y tenir, demande des raisons un peu plus solides que l'argent ou la solidarité.
J'aimerais savoir parmi ceux qui ont décidé au printemps dernier d'apprendre l'ukrainien ( langue complexe, avec 7 cas et une grammaire aussi coton que celle du russe) par émotion, combien sont ceux qui ont continué jusqu'à maintenant. Et j'espère sincèrement que beaucoup auront tenu le coup, se seront découvert un réel intérêt pour le pays et sa culture, car plus il y aura de gens qui apprennent des langues variées et s'intéressent à d'autres cultures, plus la xénophobie reculera.

AVENIR DE CE BLOG:
En attendant de pouvoir repartir, je n'ai pas envie de le laisser tomber.
C'est pourquoi je suis en train de réfléchir à comment l'utiliser pour garder le contact avec différentes personnes, partages mes sources par rapport au russe, mes difficultés avec d'autres francophones qui apprennent le russe ou des russophones qui apprennent le Français.

De fait, j'ai déjà 3 autres blogs: un plutôt littéraire/cinéma; un spécial sur la culture japonaise; et un plus général sur mes études et mon apprentissage des langues.

Je pense que je vais utiliser celui-ci autour de la langue russe, quitte à rapatrier ici certains liens qui conduisent sur les autres blogs.
Pourquoi pas aussi partager les photos que j'avais laissées en attente, mes travaux de traduction en amateur, mes lectures, les fiches que je me fais pour apprendre les phraséologismes et locutions (à partir du niveau B2, ça devient nécessaire pour progresser et enrichir le vocabulaire)
Donc diverses choses autour des courts mois que j'ai passés là haut, de la culture et de la langue, des endroits où je voudrais aller, de ceux où le russe m'a servi de manière inattendue aussi...
Donc oui, je risque fort aussi de publier des sujets en russe afin que les russophones puissent y piocher des informations.



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